Dans son autobiographie, plutôt réussie d’ailleurs, Mike Tyson chante les louanges de Roberto Duran.
Des tas de gens croient qu’Ali est mon boxeur préféré. En réalité, c’est Roberto Duran. J’ai toujours vu en Ali un beau mec qui s’exprime bien. Alors que moi, je suis petit, laid, et j’ai un défaut d’élocution. Quand je vois Duran se battre, je vois un gars de la rue. Il dit à ses adversaires des trucs comme :
Dégage, enculé. La prochaine fois je t’envoie direct à la morgue.
Après sa victoire contre Sugar Ray Leonard, il est allé voir Wilfried Benitez parmi les spectateurs et lui a lancé :
Va te faire foutre. T’as pas les cojones de m’affronter.
Merde, ce type, c’était moi tout craché. Voilà ce que je voulais faire. Il n’avait pas honte d’être lui-même. Je me sentais humainement proche de lui. À mesure que ma carrière évoluait et que les gens me voyaient comme un sauvage, j’ai compris qu’être qualifié d’animal était le plus beau compliment que je pouvais recevoir. Quand j’allais à Manhattan, je me rendais au Victor’s Café, parce que Duran y traînait souvent. Je m’asseyais à une table et étudiais les photos de mon champion au mur. Je vivais mes rêves.
J’étais triste que Duran jette l’éponge au milieu de son match de revanche contre Leonard – le célèbre « No Más » ! Cus et moi regardions le combat à Albany et j’étais tellement furieux que j’ai pleuré. – Il ne le fera pas deux fois, avait prédit Cus.
Source : La vérité et rien d’autre, Mike Tyson.