A la fin des 70’s, le monde de la boxe assiste au déclin du champion du siècle, Muhammad Ali, symboliquement exécuté par son ancien partenaire d’entraînement, Larry Holmes en 1980.
Les 80’s commencent et les 4 fantastiques (Leonard, Duran, Hagler et Hearns) s’apprêtent à enchanter la décennie avec une invraisemblable série de combats.
Thomas Hitman Hearns
En 1985, quatre ans après sa défaite baroque face à Sugar Ray Leonard, Thomas Hearns, l’homme de Détroit, est de retour sur le devant de la scène. En 1984, il a atomisé Roberto Duran, KO en moins de deux rounds.
Coaché par Emmanuel Steward, Hearns compte sur sa fulgurante main droite pour détrôner le champion des moyens, Marvin Hagler.
Hagler, ça sent la sueur et la misère ouvrière de Brockton, Massachusetts : avant de percer comme boxeur pro, le gars Marvin s’est fait les muscles sur les chantiers.
Pas de JO mais une progression à la dure : s’il est devenu ce champion imbattable du milieu des années 80 (quand il affronte Hearns, cela fait cinq ans qu’il est le champion incontesté des moyens), il le doit à son incroyable détermination plutôt qu’à son talent naturel.
L’avant match
Classique. Hearns fait le spectacle lors d’entraînements ouverts au public. Depuis sa défaite face à Sugar Ray, le grand escogriffe a enchaîné 8 victoires et, confiant, se paye la tête d’Hagler lors des conférences de presse d’avant match.
Ce dernier a suivi une préparation d’une rigueur carcérale et rumine les bons mots de son rival en attendant de pouvoir y répondre à sa façon : avec les poings.
Las Vegas, 15 avril 1985. Hagler vs. Hearns
Les 12.000 spectateurs du Caesars Palace de Vegas attendent impatiemment The War. Ils ne vont pas être déçus.
Dès les premières secondes, le rythme est effroyablement soutenu : Hagler marche sur Hearns qui ne refuse pas l’affrontement. Le choc frontal avantage le boxeur de Brockton et empêche Hearns de profiter de son allonge supérieure (1m86 et près de 2m d’amplitude pour Hearns contre 1m77 et 1m91 pour Hagler).
Le combat est à peine commencé qu’Hearns fait exploser l’arcade du champion : la plaie est profonde. Un peu plus loin dans le round, alors qu’Hagler a commencé son travail de sape au corps et à la tête, Hearns décoche son fameux crochet du droit à la tempe, le même qui a endormi des clients tels que Pipino Cuevas et Roberto Duran. Pourtant, Marvelous ne bronche pas et la main droite d’Hearns explose sous l’effet du choc.
Lorsque le son de cloche retentit, c’est le meilleur round de toute l’histoire de la boxe qui s’achève.
Lors du 2e round, Hagler joue la même partition sur un rythme effréné : diminué, Hearns, fait front courageusement.
Au 3e, la plaie d’Hagler est examinée par le médecin. La profondeur de l’entaille laisse présager un arrêt imminent. Pour conserver son titre, Hagler doit écourter le combat. Ce qu’il fait de manière magistrale à la faveur d’une série de droites dévastatrices qui envoie Hearns à terre pour le compte.
Le boxeur de Détroit ne s’en relèvera pas. Hagler est sur le toit du monde. La boxe aussi.
NZ