Marvin Hagler (62-3-2 dont 52 KOs) est né en 1954 à Newark, près de Manhattan. A 13 ans, il quitte l’école pour travailler comme manutentionnaire dans une usine de jouets. A 15 ans, sa famille déménage à Brockton, Massachusetts, la ville de naissance de Rocky Marciano. Il travaille sur les chantiers et découvre la boxe dans le gymnase des frères Petronelli.
Ses entraîneurs sont convaincus du potentiel de ce jeune gaucher introverti qui surprend déjà par sa musculature et son crâne précocement chauve.
Après 57 combats amateurs et un titre de champion des États-Unis, Marvin Hagler, qui signe déjà Marvelous ses premiers autographes, passe pro.
La lutte pour se faire une place au soleil est âpre. Toujours ouvrier sur les chantiers, il grimpe les échelons du monde professionnel en affrontant de rugueux journeymen dans les gymnases miteux du Nord industrieux.
Le gaucher chauve, subtil mélange de talent, qualités athlétiques, puissance et résilience, devient vite l’un des meilleurs poids moyens du plateau. Mais ses promoteurs ne croient pas en lui et il doit attendre sept ans avant d’obtenir une chance mondiale. Occasion manquée : il fait match nul contre l’Italien Vito Antuofermo en 1979 alors qu’il a dominé son adversaire pendant 15 violents rounds.
Dix mois plus tard, en Angleterre, il remporte finalement sa première ceinture en battant le local Alan Minter par KO au 3e round. Hagler n’a pas le loisir de fêter sa victoire : il quitte l’arène escorté par les forces de l’ordre, menacé de lynchage par une foule enragée. Il défend son titre 12 fois d’affilée et porte à 36 une impressionnante série d’invincibilité (35 victoires, 1 nul).
Pendant cette époque, regard noir et crâne luisant, il devient l’image même de la terreur et de la violence. Cela dit, il ne s’estime pas reconnu à sa juste valeur. Les médias lui refusent le surnom auquel il tient tant. Las, Hagler passe en justice et obtient d’apposer Marvelous à ses nom et prénom.
C’est en battant Thomas Hearns au cours d’un des plus beaux combats de l’histoire, 3 reprises spectaculaires sanctionnées par un KO ultraviolent, puis Roberto Duran en 15 rounds, que Marvin Marvelous Hagler obtient enfin la reconnaissance qu’il réclame.
En 1987, Hagler retrouve Sugar Ray Leonard, auteur d’un incroyable come-back, pour un 12 rounds explosif. Sugar Ray remporte une décision controversée. Hagler, dégoûté, ne combattra plus.
Le mot de la fin appartient à Bert Sugar, historien de la boxe :
Nobody would fight him. When he started, someone said : « You have three stirkes against you. You’re black, you’re left-handed and you’re good ». Two out of three isn’t bad. He wasn’t just good. He was great.
Sources : lenobleart.com et ringtv.com
Pour en savoir plus sur Hagler
Las Vegas, 15 avril 1985. Hagler vs. Hearns
HBO Legendary Nights : Hagler vs. Hearns
https://www.youtube.com/watch?v=2iwSR2uOJKw
NZ