Lundi 27 juin 1988.
À Atlantic City, le public de la Convention Hall est témoin d’un déchaînement.
Michael Spinks, vêtu d’un peignoir blanc immaculé, se trouve dans le ring et salue les fans. Son invincibilité (31-0-0) est la promesse d’un combat titanesque.
En quelques secondes, l’ambiance disjoncte. Les haut-parleurs se mettent à cracher un son métallique assourdissant. La salle est plongée dans une atmosphère apocalyptique.
Tyson fait son entrée torse nu comme s’il sortait d’une mine de fer poisseuse. Tyson est la pioche qui brise la pierre, le marteau qui façonne l’acier.
Pas de fanfaronnade, pas de pyrotechnie, pas de guest-stars. Rien. Le minimalisme est ce soir, à Atlantic City, la force absolue. La violence sans lendemain.
Le commentateur, Bob Sheridan, peine à décrire la scène :
« C’est intéressant de noter que Mike Tyson ait choisi du bruit à la place de musique pour son entrée. On peut entendre le son de chaînes qui s’entrechoquent. Je pense que c’est ce qu’il a prévu de faire à la tête de Michael Spink. Mais attendons de voir. Tout ce que Tyson fait est intimidant ».
Cette marche jusqu’au ring est l’apparition du Léviathan capable de bousculer l’ordre du monde. Tyson, en électrisant la salle, a d’ores et déjà annihilé Spinks.
91 secondes et 8 coups plus tard : l’ordre est rétabli. Tyson devient Iron Mike.