Enfin surtout à Margarito qui, après 12 rounds de punition, a été immédiatement emmené à l’hôpital pour faire constater une vilaine fracture du plancher orbital.
En attendant que son oeil dégonfle, condition sine qua non pour que les chirurgiens interviennent, le Mexicain pourra méditer sur le comportement irresponsable de son coin qui, en refusant de jeter l’éponge alors que les espoirs de victoire s’étaient évanouis, a peut-être hypothéqué la suite de sa carrière.
La hype Robert Garcia va sans doute retomber après la défaite de son poulain et sa piètre tentative d’auto justification ambiance « c’est un guerrier qui ne m’aurait pas laissé l’arrêter ». Stupide : l’une des missions de l’entraîneur n’est-elle pas de préserver la santé de son boxeur ?
Peu importe que l’on soit pro ou anti-Margarito, le courage dont il a fait preuve samedi force l’admiration. Freddie Roach l’a salué après le combat, pointant lui aussi l’incompétence de son staff :
C’est vraiment un dur. Il m’a surpris. Il a un très mauvais coin. Ils ont probablement ruiné sa carrière en n’arrêtant pas le combat.
Plus étonnant, la réaction de Manny Pacquiao qui, à partir du 9e round, s’est régulièrement tourné vers l’arbitre comme pour lui demander de mettre fin au massacre. Après le combat, il confiera lui avoir demandé d’arrêter le combat pour ne pas mettre en danger la santé de son adversaire.
La classe de Pacquiao est sans limites : alors qu’à elle seule la qualité de ses déplacements aurait pu lui assurer une confortable victoire, le Philippin s’est parfois volontairement laisser enfermer dans les coins par son adversaire, connu pour la qualité de son travail au corps.
Margarito est vraiment dur et fort. Je l’ai senti. Il est beaucoup plus gros que moi. Je voulais offrir un vrai spectacle aux spectateurs. C’est pour cela que, parfois, je me suis planté face à lui. C’est ce que les gens voulaient voir.
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