Manny Pacquiao ou Floyd Mayweather ? Dans la course au titre de meilleur boxeur toutes catégories de poids confondues, ces deux-là pourraient bien se faire doubler par un troisième larron : le Vénézuélien Edwin Valero, 28 ans, détenteur de la ceinture WBC des poids légers.
Jusqu’ici tout va bien. Le problème : Edwin Valero est complètement fou. Fou, brillant et incontrôlable.
Fin 2008, il est engagé comme sparring partner par Oscar de la Hoya pour l’aider à préparer le combat qui va l’opposer au redoutable Manny Pacquiao. A priori, le Venezuelien a le profil : gaucher et rapide de bras comme le Philippin. Pourtant Valero est vite prié de regagner ses pénates vénézueliennes, renvoyé pour avoir rossé son nouveau boss sur le ring. Dans la foulée, le vieil Oscar perd le combat et prend une retraite bien méritée.
Talent brut, gaucher hyperactif dans la vie comme sur les rings, le Vénézuélien n’est jamais allé au bout d’un combat. Plus précisément, aucun de ses adversaires n’a tenu la limite. Avec 25 KO en 25 combats Valero a du plomb dans les poings.
Mais tout n’est pas si simple! Alors que les potentiels adversaires de valeur ne manquent pas (Juan Manuel Marquez, Amir Khan voire Manny Pacquiao), la carrière du natif de Bolero Alto stagne de manière inquiétante.
Un détail non négligeable : Valero, qui n’a combattu qu’une fois aux Etats-Unis il y a quelques années, n’est pas le bienvenu chez l’Oncle Sam. Il faut dire que le bonhomme ne fait rien pour se rendre sympathique. En 2001, il se pane à moto sur le bitume de Caracas. Il est opéré à crâne ouvert dans la foulée. Depuis cette opération un petit caillot près du cerveau apparaît sur les scanners et bloque l’émission des autorisations médicales nécessaires pour combattre aux États-Unis.
Pire encore, en 2008, à Las Vegas, Valero est arrêté ivre mort au volant. Depuis cet épisode, la conduite en état d’ivresse étant considéré comme un crime grave par les autorités américaines, ses demandes de visa sont restées lettre morte.
Malgré tout, son promoteur Bob Arum ne perd pas espoir de le voir combattre aux États-Unis en 2010. Sauf que – ne l’oubliez jamais – Edwin Valero est fou. Sans doute pour faciliter le processus d’émission de l’indispensable visa, il a eu la bonne idée de se faire décorer le torse d’un immense drapeau de son pays accompagné, cerise sur le gâteau, du portrait d’Hugo Chavez. Oui, Hugo Chavez, le pourfendeur de l’impérialisme américain…
Bref, Edwin Valero est fou. Mais la folie n’est-elle pas le premier attribut de la grandeur ?
NZ