Le retour du boxeur
Par cultureboxe le 19 décembre 2009
Mike Tyson, Julio Cesar Chavez, Jean-Marc Mormeck, Mayar Monshipour, Christophe Tiozzo…A croire que les boxeurs n’ont pas la retraite facile. Qui n’a pas vu son champion effectuer un retour catastrophique sur les rings ? Certains s’en tirent relativement bien. A l’expérience. Les autres, la majorité, mettent en péril leur santé comme leur trace dans l’histoire du noble art. Pourquoi ?
D’abord l’adrénaline. Celle de l’arrivée sur le ring sous les vivats de la foule. Celle des premiers coups échangés. Il y a bien l’alcool et la drogue mais en fin de compte c’est bien peu de choses face à l’émotion du combat.
Ensuite « l’impossible reconversion« . La boxe est une activité à plein temps. Tout au long de sa carrière le boxeur apprend des postures et des gestes qui n’ont de valeur qu’en actes, qu’en étant produits et reproduits à la salle lors de l’entraînement puis sur le ring lors du combat. Dans Corps et âme, le sociologue Loïc Wacquant parle de la « tragédie de l’impossible reconversion du boxeur en fin de carrière : le capital spécifique qu’il détient est entièrement incorporé et, une fois usé, dépourvu de valeur dans un autre champ« .
Enfin l’argent. L’argent, le nerf de la boxe. Il y a peu Erik Morales, jadis dit « El Terrible », a relancé sa belle carrière. Vieillissant et marqué par ses séries de combats, tous d’une brutalité inouïe, contre Pacquiao et Barrera, il explique l’incompréhensible retour avec fatalité: « c’est quand tu es sur le déclin que tu commences à toucher de gros cachets, t’as pas envie de t’arrêter de boxer quand tu peux gagner tant d’argent« . Et quand t’as déjà arrêté, ben tu reprends…
NZ