Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Le nouveau Miguel Cotto

Par    le 4 juin 2010

Même avec la presse, Cotto fait le show

Miguel Angel Cotto est sans conteste la star portoricaine des années 2000.

Quelques mois après les olympiades de Sydney, en 2000, il passe pro et gravit peu à peu les échelons vers les sommets.

En 2003, il devient champion du monde des super légers et en 2006 champion du monde des welters.

Samedi soir, il défiera l’israélien Yuri Foreman – 28 victoires, 8 KOs, aucune défaite – à New York pour la ceinture WBA des moyens.

Entre temps, le Portoricain n’a pas chômé : Malignaggi, Quintana, Zab Judah, Mosley, Margarito, Clottey et Pacquiao pour un bilan plutôt positif de 34 victoires, 27 KOs et 2 défaites.

Ses deux défaites, par KO, n’incitent pourtant pas à l’optimisme : Cotto a pris beaucoup de coups.

Face à Margarito, Cotto, arrêté au 11e, a terminé littéralement défiguré. Quelques mois plus tard, le monde de la boxe tombait des nues en apprenant que le Mexicain dissimulait des bandes plâtrées sous ses gants, de véritables armes de destruction massive. Tricherie ponctuelle ou pratique banalisée, on ne saura sans doute jamais si Miguel Cotto fait partie de la liste de ses victimes.

Puis, il y a quelques mois, Cotto a eu affaire à Manny la mitraille : après être allé au sol deux fois dans les premiers rounds, le Portoricain a été arrêté au 12e par l’arbitre.

Personne ne sort indemne de telles punitions : Cotto ne serait pas le premier à y avoir laissé ses réflexes, sa vitesse ou son envie.

Ces deux dernières années, la boxe du Portoricain a perdu de sa fraîcheur. Auparavant, il descendait ses rivaux par d’hallucinantes séries au corps. Lors de ses dernières prestations il semblait constamment en déséquilibre, incapable de lâcher plus d’un ou deux coups consécutifs.

Il faut dire que Miguel n’a pas mis toutes les chances de son côté : il y a plus d’un an, après une violente altercation, il a rompu avec son oncle, le seul entraîneur professionnel qu’il ait jamais eu. Puis, il a fait d’un de ses potes, Joe Santiago, 32 ans, aucune expérience, son entraîneur en chef. Autant dire que Cotto s’est entraîné seul depuis la rupture familiale.

Cela dit, après la déroute Pacquiao et pour affronter Yuri Foreman, Cotto a eu la bonne idée de faire appel à Emmanuel Steward pour diriger son coin. Ce dernier a un CV long comme un jour sans pain : 39 champions du monde dont Thomas Hearns, Lennox Lewis, Oscar De La Hoya ou Wladimir Klitschko sont passés entre ses mains expertes.

Steward dit avoir redessiné la boxe du Portoricain. Première étape, redresser le champion qui avait tendance à avoir la tête et le buste dans les chaussettes. Deuxième étape, un travail d’équilibre afin que son poulain puisse à nouveau balancer ses terribles séries au corps. Dernière étape et cerise sur le gâteau, Manny Steward a mis l’accent sur le rythme et le jeu de jambes avec une méthode originale : à la salle, Cotto, bon danseur, boxe désormais sur des airs de salsa, sa musique préférée !

Reste à voir quel partenaire de danse fera Yuri Foreman. Réponse samedi soir.

nicolas@zeisler.fr

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