A la fin des 70’s, le monde de la boxe assiste au déclin du champion du siècle, Muhammad Ali, symboliquement exécuté par son ancien partenaire d’entraînement, Larry Holmes en 1980.
Les 80’s commencent et les 4 fantastiques (Leonard, Duran, Hagler et Hearns) s’apprêtent à enchanter la décennie avec une invraisemblable série de combats.
La menace Hearns
Après sa victoire face à Roberto Duran, Sugar Ray Leonard est devenu le nouveau héros d’une Amérique orpheline d’Ali.
Dans le même temps, un autre welter fait parler de lui. Natif de Détroit, Thomas Hitman Hearns enchaîne les victoires expéditives et présente un palmarès impressionnant de 32 victoires dont 30 par KO.
Hearns est une bien étrange créature : une longue tige de plus d’1m85 à l’allonge tentaculaire. Ses adversaires lui rendent au moins 10 cm. Malgré ce profil longiligne, il dispose de la droite la plus explosive du moment. La légende mexicaine Pipino Cuevas, écrasé en 2 rounds l’année précédente, en a été la victime la plus fameuse.
L’avant-match est explosif : les deux hommes s’invectivent violemment. Les parieurs perdent tout sens des réalités. A Détroit, certains vont jusqu’à miser leur maison sur la victoire de Hearns. Le protégé d’Emmanuel Steward, invaincu, part favori.
Las Vegas, 16 septembre 1981. Hearns vs. Leonard
Les premiers rounds sont pour Thomas Hearns qui maintient Sugar Ray à distance en gagnant la bataille du jab. Ce dernier a beau occuper tout l’espace du ring, il ne parvient pas à trouver d’ouverture.
Quelques rounds plus tard, premier retournement de situation : plus offensif, Leonard avance sur Hearns. A plusieurs reprises, ce dernier chancèle, au bord du KO.
Hearns parvient malgré tout à se reprendre et, pendant plusieurs rounds, offre au public un véritable récital : il boxe en dansant, intouchable pour un Leonard fatigué, dépassé et coupé dans son élan comme dans sa chair par les jabs de son adversaire.
La fin approche et Hearns est en tête au pointage des juges. Leonard jette alors ses dernières forces dans la bataille et, au 13e, parvient à envoyer deux fois son rival au tapis. Hearns doit survivre pour arracher la décision mais Leonard, déchaîné, contraint l’arbitre à stopper le combat au round suivant.
Sugar Ray l’emporte par KO.
Les deux boxeurs sortent grandis de cette folle nuit : stimulés par l’adversité, ils ont l’un et l’autre, en même temps ou à tour de rôle, atteints des sommets dans la maîtrise de leur art.
Pour Leonard, la joie est néanmoins de courte durée : quelques mois plus tard, il apprend qu’il souffre d’un décollement de la rétine. En pleine gloire, il quitte les rings à 26 ans.
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NZ