« Si on faisait des contrôles antidopage, au hasard, sur les combattants de MMA, la plupart d’entre-eux seraient positifs au cannabis. » C’est monsieur Dana White, président de l’UFC qui le dit. Il ajoute même : « Sur les 475 gars que j’ai sous contrat, environ 400 ont de la marijuana dans le sang » Vous voulez dire, monsieur White, que les bestiaux de l’octogone sont perchés ? Avec la même herbe qui fait dormir les rastas sous les palmiers ?
Joe Rogan, commentateur officiel de l’UFC et pratiquant d’arts martiaux, pensait aussi que la marie-jeanne était « réservée aux losers ». C’était avant de rencontrer le sorcier du Jujitsu brésilien, Eddie Bravo. Ce grand manitou des clés de bras et adepte de la feuille verte explique que son style inimitable lui vient du cannabis, de son inspiration. Résultat : en 2003, encore ceinture marron, il colle le grand Royler Gracie au tapis et devient une légende.
Un super anti-douleur
Eddie Bravo est sans doute le seul à affirmer que le cannabis lui donne des ailes. Pour les autres, comme l’ex-champion UFC Nick Diaz, l’herbe sert surtout à se détendre et à récupérer après de grosses séances d’entraînement ou les combats. Et, sur ce point, les combattants sont d’accords avec d’autres armoires à glace, les joueurs de football américain.
Un ancien des Broncos de Denver, Nate Jackson, raconte : « Je pense qu’en NFL (la ligue de football américain), les joueurs ont un besoin légitime de cannabis médicinal. Ils doivent gérer de grosses douleurs, tous les jours, et la marijuana se révèle très efficace. C’est l’anti-douleur le plus inoffensif que les joueurs puissent utiliser. » Plus inoffensif en tout cas que les produits à base d’héroïne que les coachs distribuent traditionnellement à ces gladiateurs des temps modernes pour calmer leurs bobos.
Produit miracle… mais interdit.
Les fumeurs de joints connaissent tous le THC, principe actif qui provoque la « défonce ». Ils soupçonnent moins l’effet du cannabidiol (CBD), une molécule non-psychoactive qui aide à lutter contre la douleur, la contraction musculaire, accélère la réparation des os, améliore l’oxygénation des tissus. Bref, un cannabis médical en forme de produit miracle pour ceux qui prennent des coups !
Petit problème pour les sportifs : le cannabis est inscrit sur la liste des produits dopants depuis 1998. C’est ainsi que Nick Diaz a écopé plusieurs fois de longues suspensions ou que le boxeur Chris Arreola a finalement perdu son dernier combat suite à un contrôle positif.
Un problème d’image
Mettre dans le même sac le cannabis et les autres dopants chimiques, voilà qui énerve nos champions. Dans tout l’univers du sport américain : basket, hockey sur glace, football américain, MMA, boxe… les athlètes sont de plus en plus nombreux à demander qu’on retire la marijuana de la liste des substances interdites. Surtout dans les états qui autorisent le cannabis médicinal pour les citoyens lambda !
Pour Nate Jackson, le joueur des Broncos, « les autorités sportives ont toujours cette vision archaïque du cannabis comme d’un truc pour jeunes défoncés. Elles ne supportent pas l’idée de voir des grands sportifs y toucher. Pourtant, continue Jackson, on parle de sportifs professionnels qui savent très bien ce qu’ils font avec le cannabis et qui l’utilisent à des fins précises. »
La solution serait finalement de pouvoir isoler les vertus du fameux cannabidiol sans le côté « défonce » du THC afin d’obtenir un cannabis « light » version sportif… sous forme de crème, par exemple. Vous imaginez bien que certains labos sont déjà sur le coup. Un journaliste américain du Denver Post imagine carrément que, d’ici 30 ans, la marijuana fera partie intégrante de la culture sportive et qu’on en fera la publicité sur le bord des terrains et des rings.