Indéniablement ce que l’Angleterre a exporté de mieux en matière de poids lourds, Lennox Lewis a marqué au fer des boxeurs légendaires tels que Tyson, Holyfield ou encore Vitali Klitschko. Après avoir gagné les Jeux Olympiques de Séoul en 1988 sous les couleurs du Canada, il mène une sensationnelle carrière chez les professionnels, forçant son accès au panthéon de la boxe grâce à un jab autoritaire et à un équilibre sans équivalent.
Il est l’un des rares triples champions du monde poids lourds de 1992 à 1994, 1997 à 2001 et de 2001 à 2004.
Régnant sur la division, il décide de son propre chef de prendre sa retraite professionnelle en 2004 laissant derrière lui un palmarès admirable de 41 victoires, 2 défaites et 1 match nul. « Sans aucun doute, le meilleur poids lourd de l’histoire », pour George Foreman.
Lewis décroche son premier titre européen en 1990 et devient champion du Commonwealth en 1992. Il obtient la même année la ceinture WBC, laissée vacante par Riddick Bowe, en essorant Donovan Ruddock en 2 petits rounds.
Il perd son titre en 1994 face à Oliver McCall (NDLR : on notera un arrêt quelque peu prématuré de la part de l’arbitre. Les complotistes diront qu’un certain Don King souhaitait rééquilibrer la division, afin de mieux la promouvoir).
Lennox Lewis entame son chemin vers la rédemption jusqu’à la revanche avec McCall en 1997 qui verra l’anglo-canadien récupérer son dû dans l’un des combats les plus étranges de l’histoire du sport.
McCall, après avoir subi la loi du direct du gauche de Lewis durant les 9 premières minutes effectives, refuse de combattre lors des 4ème et 5ème rounds puis fond en larmes entre les cordes forçant l’arbitre à stopper le combat.
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La suite de sa carrière mène Lewis à croiser deux fois le chemin d’Evander Holyfield, détenteur des titres WBA et IBF. Le premier acte se termine avec un match nul surprenant compte tenu de la domination de Lewis. L’ordre sera rétabli le 13 novembre 1999 à Vegas lors d’un combat bien plus libéré, particulièrement entre le 6ème et 9ème rounds, où les deux géants lâchent les chevaux. Malgré une stratégie moins axée sur son jab traditionnel, Lewis convainc les trois juges. Il réunit alors tous les titres rejoignant ainsi la caste des seigneurs de la division reine (Ali, Liston, Marciano, Louis, etc).
Au crépuscule de sa carrière, le fan de West Ham United confirme en annihilant en 2002 un Tyson ayant dépassé sa date de péremption. Il stoppe le futur champion Vitali Klitschko au 6ème round en 2003.
Ces deux combats seront son chant du cygne. Il annonce sa retraite quelques mois après sa victoire contre l’ukrainien. Il est alors le premier champion du monde en titre des lourds à faire ses adieux depuis un certain Ali en 1979.
Trop consciencieux pour certains, le meilleur selon les autres, Lennox Lewis laisse derrière lui une carrière vierge de tout unfinished business. Il laisse surtout une division en ruines que même Wladimir Klitschko ne saura redorer en 10 ans de succès. Il est certainement le dernier ambassadeur d’une génération de titans.