Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Nicolino Locche, l’oeil du pitre

Par    le 7 juillet 2013

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Nicolino Felipe Locche naît le 2 décembre 1939 à Tunuyan. À 9 ans, il pousse la porte du Mocoroa Boxing Club de Francisco Paco Bermudez. À 13, boxeur amateur, il crapote sa première cigarette. 122 assauts plus tard, il défie l’obscur Luis Garcia sur un non moins obscur ring de Mendoza. À 19 ans Locche remporte son premier combat professionnel.

C’est la conquête de Buenos Aires, la découverte du Luna Park. Pour marquer le coup, il change de marque : « Philip Morris, la cigarette de l’homme d’action ».

Punch de moustique, calvitie naissante, il aligne les succès. En 1961, il repousse Jaime Gine du droit pour se moucher du gauche. Le nez dégagé, il devient champion d’Argentine.

L’année suivante, il reconnaît un ancien camarade de classe dans les gradins et délaisse Manuel Alvarez pour lui faire signe. Nicolino conserve son titre.

Chargé au fernet-coca, il tue ses dimanches après-midi dans un café du Paseo Colon. Il y gagne une sacrée réputation de joueur de truco. Dans la presse, il passe pour un drôle de type.

Parfois, il reprend le chemin de l’entraînement. En 1968, on l’aperçoit dans le bois de Palermo. Il s’y fait remonter les bretelles par le dictateur Ongania : « Que faites-vous Locche ? Dans quelques jours vous allez défendre les couleurs de votre patrie et vous êtes en train de fumer ? Courrez ! ».

À Tokyo, Fuji dont on ne sait pas s’il s’appelle Paul ou Takeshi, ne fait pas le poids. Ou plutôt si puisque le combat a lieu. Nicolino réussit quelques belles esquives. Champion du monde.

D’ordinaire si curieux, Locche apprend à se méfier de l’étranger. À Panama, il perd. À Caracas, la même, cette fois contre un certain Cervantes. Fatigué de mouliner pour rien, Locche songe à raccrocher. Le 7 août 1976, à Bariloche, il réussit sa dernière descente.

Le 7 juillet 2005 la dernière volute bleue de Nicolino laisse tout un pays les larmes aux yeux.

NZ

Nicolino Locche, l’oeil du pitre