Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

141 portraits x 2. Un cliché pris avant, l’autre après. Entre les deux, un combat pendant lequel ils ont donné et reçu des coups. Le photographe danois Nicolai Howalt jette un voile pudique sur cette violence qu’on devine aux traces de sang qui apparaissent parfois sur les faces des jeunes boxeurs.

Cela dit, la différence entre les deux portraits relève moins de la blessure que de l’extrême relâchement qui caractérise les expressions de ceux qui viennent de descendre du ring. Victoire ou défaite, la tension est retombée et les regards sont hallucinés, quasi extatiques.

UN RITE DE PASSAGE

Les modèles sont de jeunes boxeurs amateurs avec peu d’expérience. Certains disputent leur premier combat. La tension des clichés d’avant-match révèlent leur nervosité. On sent – ils sentent – qu’ils s’apprêtent à vivre une expérience qui les changera à tout jamais.

Lorsqu’il commente son travail, Nicolai Howalt cite religieusement Ernest Hemingway, celui qui a le mieux saisi la dimension « rite de passage » du noble art. C’est en apprenant à encaisser les coups – dans la vie comme sur le ring – sans s’effondrer ni paniquer que l’on devient un homme.

Chez Hemingway, devenir un homme est d’abord un endurcissement. A la guerre, à la chasse, au milieu de l’océan ou sur le ring, ses héros affrontent le danger sans montrer de signe de faiblesse : « no fear, no whimper ».

La peur est toujours là, mais les personnages d’Hemingway ont appris à composer avec, sans perdre la face. C’est la loi du silence : pas un mot, et tout finira par passer.

-> nicolaihowalt.com.

A noter, le 25 août 2011, la sortie du livre 78 Boxers.

* Merci à Nicolai Howalt qui nous a permis d’illustrer cet article avec ses photos. 

nicolas@zeisler.fr avec felix.cultureboxe@gmail.com

141 boxers – portraits de boxeurs par Nicolai Howalt