Destins croisés des hommes de poing et de point-virgule. Des boxeurs et des écrivains. Mais surtout des BFF. Direction l’Argentine pour ce quatrième volet.
Julio Cortázar a grandi dans une maison pleine de femmes. L’oreille collée au transistor, il suivait la boxe à distance. Pas une âme charitable pour l’emmener voir un match.
La boxe, il adore ça. Il ne la trouve ni violente ni cruelle. Pour lui, c’est un affrontement honnête et noble entre deux hommes, deux techniques et deux styles. Adolescent, il a assisté à l’éclosion spectaculaire de Justo « Torito » Suarez jusqu’à ce que ce dernier finisse par tout perdre un soir de juin 1931 au Madison Square Garden de New York. Le boxeur argentin ne s’est jamais remis de cette défaite. Abandonné de tous, engagé sur la pente savonneuse, il est mort tuberculeux dans un hôpital de province. Ça a profondément marqué Cortázar. Vingt ans après, en exil à Paris, tout lui est revenu d’un coup. Il s’est assis devant sa machine à écrire. Pendant deux heures, il a été « Torito » Suarez et il a écrit comme un boxeur.
Bonus : Cortázar lit « Torito »
NZ