Dans Mort dans l’après-midi, ouvrage dans lequel Hemingway compile son savoir sur les courses de taureaux, il s’arrête un moment sur la notion de courage.
Si les qualités morales ont des odeurs, le courage a pour moi celle du cuir fumé, ou d’une route glacée, ou l’odeur de la mer quand le vent fauche la crête d’une vague.
Monter sur le ring et pénétrer dans l’arène sont deux activités qui se rejoignent car elles mettent en jeu l’intégrité physique de leurs protagonistes.
Voilà pourquoi le torero est généralement un homme brave, le degré le plus commun de bravoure étant d’ignorer momentanément les conséquences possibles de ce qu’on fait. L’instant d’une corrida, le matador ignore la possibilité de la mort.
Plus loin, une forme plus évoluée de bravoure serait de ne pas évoquer ses possibles conséquences. Autrement dit, le matador ne se contente pas d’ignorer la mort, il la méprise.
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NZ