Boxe et maladies vénériennes ?! Ce n’est pas un sujet qui tombe sous le sens, j’en conviens. Et pourtant…
Le 22 novembre 1986, un certain Mike Tyson, tout juste âgé de 20 ans, détruit Trevor Berbick en moins de 2 rounds et devient le plus jeune champion du monde de l’histoire des poids lourds. Formidable ! Cela dit, quelques années plus tard, Iron Mike avouera avoir triomphé malgré d’affreuses douleurs intimes, restes de mauvaises fréquentations nocturnes. A croire qu’on paye toujours par là où on a péché…
Au delà de l’anecdote, c’est la prise de risque vénérienne qui interpelle. Le corps du sportif de haut niveau n’est-il pas un capital à sauvegarder et à développer ?
Dans Mort dans l’après-midi, Hemingway nous apporte quelques éléments de réponse appliqués aux matadors qui, plus encore que nos pugilistes, risquent leur vie dans l’arène. Or la confrérie des tueurs de taureaux a fâcheusement tendance à taquiner tout ce qui se fait de plus sale en terme de maladie du slip. Explications dans le texte :
On ne peut demander à un matador qui a triomphé dans l’après-midi grâce aux risques qu’il a courus, de ne pas en courir d’autres pendant la nuit, et « mas cornadas dan las mujeres«
Si loin de la culture – footballistique, par exemple – du suivi permanent des athlètes, des questions affleurent. Dans quelle mesure celui dont l’activité met en péril l’intégrité physique développe un sentiment de toute puissance ou d’invulnérabilité propice aux comportements à risque ? Ou bien est-ce simplement la certitude que la vie est éphémère ?
Le mot de la fin pour notre écrivain américain, modèle de solidarité masculine :
Ah, madame, vous ne trouverez pas un homme qui soit un homme qui ne porte pas quelque marque d’infortunes passées
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