Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Samedi dernier, à Newark, Tomasz Adamek (42-1, 27 KOs) a remporté son combat face au géant Michael Grant. Pourtant la décision unanime des juges en faveur du polonais dissimule une performance au goût amer.

Adamek montait sur le ring pour se tester face à un adversaire de la carrure des Klitschko qui restent le but suprême de son aventure dans la catégorie reine. Et Grant n’est qu’une pâle imitation des champions ukrainiens, une doublure fantoche. La physionomie du duel, beaucoup plus disputé que prévu, se veut donc un bien mauvais présage pour Adamek.

Si les 6 premiers rounds voient la rapidité et l’agilité harceler la puissance maladroite de l’américain, quelques méchants coups de gourdins commencent déjà à émécher la confiance du favori. Victime d’une coupure au dessus de l’œil gauche (la première de sa carrière, une blessure qui va sûrement éloigner la date de son prochain combat), Tomasz Adamek a été sérieusement bousculé, surtout dans les derniers rounds.

Lors de la 7e reprise, il reçoit une droite ravageuse qui le sèche jusqu’à lui faire plier légèrement ses appuis : « Je pensais que je pouvais l’avoir, mais c’est un dur », déclarait Grant après la bataille. Dans les toutes dernières minutes, le futur vainqueur assure le coup grâce à sa vélocité, fuyant littéralement les assauts du balourd. « Il se savait touché. Il tournait en rond comme une boule de flipper. C’était le jeu du chat et de la souris et il a gagné », ironise le perdant.

Au final, l’avance du polonais est large (118 – 111) mais on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur sa capacité à aller provoquer les machines de guerre Klitschko.

Jamais les Klitschko ne le laisseraient rentrer dans leurs gardes comme l’a fait Grant. Jamais ils n’attendraient le 9e round avant de prendre avantage de leur allonge supérieure. S’ils se trouvaient dans la position de Grant à la fin des 6e et 12e rounds, alors qu’Adamek semblait clairement aux abois, ils ne laisseraient pas leur adversaire tenir sur ses deux jambes. Enfin, si le visage du polonais a pu être aussi martyrisé par Grant le maladroit, imaginez ce que pourraient en faire les redoutables frères…

Lucide, Adamek avoue en sortant du ring : « Il y a beaucoup de travail à faire. Je vais regarder le combat et en tirer les leçons ».

Première leçon à en tirer : ne pas affronter les Klitschko ! En tout cas, pas tout de suite. Tomasz Adamek doit continuer à bosser dur et faire le bon choix pour son prochain défi. Nous, on vote pour Mormeck, chaud bouillant pour tenter sa chance !

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Adamek l’emporte face à Grant : une victoire au goût amer