L’opposition de style entre le rugueux allemand d’origine arménienne Arthur Abraham et l’aérien américain Andre Dirrell tenait toutes ses promesses, hier soir à la Joe Louis Arena de Detroit, cadre surchauffé du deuxième tour du Super Six Tournament de la chaîne américaine ShowTime.
Plus mobile mais néanmoins fort agressif, Dirrell aka « The Matrix » menait largement sur les cartes des juges devant une brute chauve, furieuse et impuissante.
Au 11e round, pourtant, survient l’impensable : le Berlinois jette ses dernières forces dans la bataille et fond sur son adversaire. Pas fou, celui-ci contre et s’enfuit, tourne et danse jusqu’à la glissade fatale sur l’un de ces malheureux logos publicitaires qui habillent aujourd’hui les quadrilatères.
Abraham le dira plus tard en conférence de presse :
If you are a professional boxer, you look for every opportunity to knock out your opponent. You do not wait for him to recover
Apparemment, il a longuement médité sur le concept de professionnalisme et ses différentes interprétations. En témoigne l’interminable seconde qui s’est écoulé avant qu’il n’abatte son rival déjà à terre d’un vicieux uppercut…
Résultat des courses : tout le monde en a pris pour son grade : Dirrell, complètement sonné et persuadé d’avoir été mis KO, finit la nuit à l’hosto par mesure de sécurité. Abraham, disqualifié, enregistre sa première défaite et rejoint le psychopathe vénézuélien Edwin Valero au panthéon de notre nouvelle rubrique ILS SONT TOUS FOUS.
Bien fait !
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