Tout plutôt qu’un vrai boulot — Tex Cobb (42-7-1)

Culture Boxe

Mordu. Il faut l’être pour se lever tous les matins à 4h30 et s’enfiler trois oeufs au plat, du porridge et une saucisse avant d’aller soulever de la fonte pendant deux, trois heures.

A 48 ans, Evander « The Real Deal » Holyfield n’en a pas fini avec la boxe. Mieux, il entend bien redevenir champion du monde des lourds pour la cinquième fois.

« Bon pour l’asile »

Holyfield n’a cure des sceptiques et s’entête dans un combat perdu d’avance contre le temps qui passe. Professionnel depuis 1984, il a pourtant été plusieurs fois près de raccrocher les gants.

En 1992, après une première défaite contre Riddick Bowe, son ancien partenaire d’entraînement. Holyfield encaisse, se remet au boulot et prend une éclatante revanche un an plus tard.

En 1994, il arrête douze mois après que les médecins lui ont diagnostiqué une maladie cardiaque. A son retour, il n’a qu’un homme dans le collimateur : Mike Tyson.

A l’inverse de la plupart des poids lourds des nineties, Holyfield ne craint pas Tyson. Les deux hommes se connaissent depuis les catégories de jeunes et se sont régulièrement entraînés ensemble. Holyfield est persuadé qu’il est tout à fait capable de le battre. Un premier combat fixé en 1991 est annulé en raison de la blessure d’un Mike pas si Iron que ça.

Lorsque la rencontre a enfin lieu, en 1996, personne ne mise un kopeck sur Holyfield qui a perdu la belle contre Riddick Bowe et pioché pour battre le journeyman Bobby Czyz. Il l’emporte pourtant par KO technique à la 11ème reprise.

La revanche est organisée quelques mois plus tard. Même limonade, Holyfield remporte les deux premiers rounds. A 40 secondes de la fin du 3ème, Tyson, fou de rage, lui attrape l’oreille et en arrache un morceau. Le combat est interrompu. Dans l’épisode de la série « Legends » qui lui est consacré et diffusé sur Trace Sports le mercredi 4 avril à 18 heures, le mordu raconte comment il est parvenu à maîtriser sa colère.

Avant le combat, un prophète lui aurait annoncé :

Cet homme va te faire quelque chose de mal. Ce sera sur ton visage mais rappelle-toi de garder ton esprit tourné vers Dieu.

Lorsque le combat reprend, Holyfield poursuit sereinement son entreprise de démolition. Tyson est impuissant et une seconde morsure met un terme à la mascarade.

Pendant que l’image de l’oreille mutilée fait le tour du monde, Holyfield continue son petit bonhomme de chemin. En 1999, il perd ses ceintures de champion du monde des lourds contre Lennox Lewis. Tout le monde le voit raccrocher les gants mais, 13 ans plus tard, papy fait toujours de la résistance, réclamant en vain qu’on lui donne sa chance contre l’un des frères Klitschko.

En attendant, ce sont ses rejetons qui prennent :

On me paye pour taper sur des gens. Les seuls sur qui je tape gratuitement, c’est mes enfants. Ce sont les seuls qui ont le droit de prendre des coups sans payer.

La chance…

NZ

Evander Holyfield, le mordu du noble art